Foire aux questions
Est-ce qu’Ultimediation est un jeu ludique ou un « serious game » ?
Ultimediation est un jeu totalement ludique, mais en arrière-plan, il contient un message de communication non-violente et, par conséquent, son auteur espère qu’il puisse contribuer à une orientation vers une paix durable. On peut jouer à Ultimediation avec plaisir sans s’apercevoir de ce message, simplement en s’immergeant dans l’action. En même temps, l’auteur espère que certains joueurs remarqueront ce message et, peut-être, lui donneront une suite.
Comment rétablit-on la paix dans Ultimediation ?
Ce jeu ludique est inspiré de la Communication NonViolente® (ci-après appelée CNV), développée par Marshall B. Rosenberg.
La CNV est une méthode puissante de résolution des conflits. Marshall Rosenberg l’a appliquée dans de nombreux pays et contextes : écoles, familles, prisons, relations entre les forces de l’ordre et les communautés, ainsi que dans des zones de conflit armé comme le Rwanda, les Balkans et le Moyen-Orient.
La base de la CNV repose sur le postulat que tous les êtres humains, quelles que soient leurs identités, partagent les mêmes besoins fondamentaux : liberté, autonomie, respect, paix, nourriture, sécurité, compréhension, reconnaissance, contribution à la vie, amour, et bien d’autres.
La médiation selon la méthode CNV consiste à connecter les parties en conflit au niveau de leurs besoins humains. L’objectif est d’arriver à un point où chaque partie est capable de comprendre ses propres besoins, de reconnaître et de respecter ceux de l’autre, sans nécessairement satisfaire les demandes formulées.
D’après Marshall Rosenberg, si l’on parvient à amener les parties en conflit à ce stade, la résolution devient inévitable. Les personnes impliquées trouvent alors elles-mêmes des stratégies permettant de satisfaire mutuellement leurs besoins, et ce avec plaisir.
Ainsi, dans Ultimediation, la paix est rétablie grâce à l’action « médiation », qui permet de piocher des cartes « médiation » afin d’identifier les besoins humains de chaque camp en conflit.
Dans ce jeu, l’auteur s’inspire uniquement de la première étape du processus de médiation CNV : l’écoute empathique des personnes en conflit. Cette écoute vise à identifier les émotions et les besoins cachés derrière les jugements et les critiques.
Les étapes suivantes du processus seront représentées dans de futurs jeux.
Quelle est la différence entre rétablir la paix et gagner la guerre ?
L’auteur considère que, lorsqu’une guerre est gagnée, les camps victorieux imposent généralement des conditions très défavorables aux camps vaincus, sans réelle prise en compte de leurs besoins. Cela pose les bases de nouvelles guerres : la paix qui en résulte n’est pas durable, mais ressemble davantage à une trêve imposée.
L’observation de l’histoire montre que l’humanité vit depuis plusieurs millénaires dans un état de guerre quasi permanent, ponctué de trêves. Dans cette perspective, on pourrait dire que la paix n’a jamais réellement existé, et qu’il ne s’agit donc pas de la « rétablir », mais plutôt de l’« établir ».
Établir la paix consiste à créer les conditions dans lesquelles les êtres humains se comprennent mutuellement, respectent les besoins de chacun et chacune, et coopèrent pour trouver les meilleures stratégies afin de les satisfaire. Pour une vision plus complète de l’art de la paix, l’auteur invite à consulter l’ouvrage éponyme de Bertrand Badie.
Pourquoi Ultimediation peut-il être vu comme un jeu indiquant une direction vers une paix durable ?
La paix durable nécessite la compréhension et le respect des besoins humains de toutes et tous. Ultimediation vise à sensibiliser les personnes qui jouent à l’importance de ces besoins dans le contexte des conflits militaires.
L’auteur pense que, si cette compréhension était largement partagée, les guerres deviendraient improbables.
Pourquoi y a-t-il des extraterrestres dans le jeu ?
Dans le jeu, les rôles de médiation sont incarnés par des êtres humains. Les extraterrestres représentent les protecteurs et la téléportatrice.
Le choix d’un univers de science-fiction, mettant en scène des extraterrestres issus d’une civilisation très avancée, est lié aux mécaniques du jeu : il s’agit de téléporter des milliards de personnes et d’« annuler » la destruction complète de continents entiers, le tout avec une équipe de 4 à 7 personnages.
Cela nécessite des pouvoirs et des technologies si avancés qu’il est peu probable que l’humanité puisse les maîtriser d’ici 2100. Cette date a été choisie comme horizon d’une guerre mondiale afin d’être suffisamment éloignée du présent pour éviter toute traumatisation, tout en restant assez proche pour encourager une réflexion sur la construction d’une paix durable.
Pourquoi Ultimediation est-il présenté avec le slogan « un jeu très, très, très coopératif » ?
Dans ce jeu, la coopération est poussée à son maximum grâce aux éléments suivants :
- Il n’y a pas de tour de rôle. Une seule règle s’applique : une action à la fois.
- À chaque tour, chaque personnage dispose de trois actions possibles, sans obligation de les effectuer dans un ordre précis.
Les points 1 et 2 sont indispensables pour permettre au groupe de réfléchir ensemble et de mettre en œuvre collectivement les meilleures tactiques et stratégies de jeu. - Certaines actions ne peuvent être réalisées qu’en coopération, en utilisant simultanément les capacités d’action (cubes action) de trois personnages. Il s’agit notamment de l’annulation des attaques à distance et de la téléportation à distance.
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Une forte interdépendance existe entre les protecteurs et les médiateurs.
Les médiateurs sont protégés contre les attaques lorsqu’ils se trouvent dans les champs de protection des protecteurs.
Ils peuvent également annuler des attaques depuis ces champs.
Protecteurs et médiateurs sont donc encouragés à coordonner leurs déplacements afin d’optimiser leurs capacités respectives.
D’où vient l’idée de la variante Pyramides de Conscience ?
À l’origine, cette variante est née d’une idée proposée par les testeurs et testeuses du jeu, qui ont suggéré qu’il serait intéressant d’avoir une seconde manière de gagner la partie.
Partant de cette proposition, et considérant que la paix durable nécessitera un niveau de conscience de l’humanité plus élevé qu’aujourd’hui, l’auteur a imaginé le concept des pyramides de conscience.
Celles-ci symbolisent l’arrivée d’une énergie — que l’on pourrait assimiler à de la sagesse — provenant de l’univers, et qui accélère la prise de conscience collective jusqu’à un point où les guerres ne sont plus d’actualité.
Comment ont été choisis le style et les illustrations ?
Les illustrations ont été choisies par l’auteur afin de mettre en évidence le contraste entre la beauté de la Terre, le patrimoine de l’humanité et la destruction causée par la guerre.
Sur le plateau de jeu, on peut ainsi apercevoir certains monuments emblématiques de l’humanité, mais aussi des illustrations féeriques représentant la beauté de l’enfance. Les couleurs ont été sélectionnées pour mettre en valeur ces trésors et renforcer leur impact émotionnel.
Par ce biais, l’auteur souhaite inviter à la réflexion et, peut-être, encourager un engagement plus fort en faveur de la construction d’une paix durable.
Le style d’illustration de la face principale de la boîte de jeu a été volontairement choisi en décalage avec les tendances actuelles : plus schématique et plus simple. Ce choix vise à mettre davantage l’accent sur l’ambiance et le message de paix que sur le détail visuel.
Pourquoi les jetons Population ont-ils différentes couleurs ?
Les couleurs ont pour rôle exclusif de souligner la diversité de l’humanité.
Elles n’ont aucune signification dans la mécanique du jeu.
Est-ce que le jeu sera édité dans d’autres langues ?
Oui. Une version anglaise est en préparation et sera proposée lors d’un financement participatif sur Gamefound.
D’autres langues, comme l’allemand, le polonais, le grec, l’espagnol et l’italien, sont également envisagées pour la suite du projet.
Y aura-t-il une suite à Ultimediation ?
Le projet prévoit Ultimediation 2, qui proposera, sous forme ludique, une ou plusieurs étapes suivantes du processus de médiation CNV.
L’auteur réfléchit actuellement aux mécaniques de jeu possibles.